« Femmes peintres dans l’Empire des Tsars du XIXe siècle »
« Femmes peintres dans l’Empire des Tsars du XIXe siècle » (édité au Luxembourg, 2023, 429 pages, auteur: Olga Pavlinova)– un nouvel ouvrage paru en mars 2023 sur l’émergence et le développement de la création artistique de mains de femmes, à travers les exemples de plus de 200 femmes peintres qui œuvraient dans les différents pays de l’empire russe au XIXe siècle et jusqu’aux grands bouleversements du début du XXe siècle.
Une attention particulière y est accordée à l’œuvre des artistes de la famille BENOIS-LANCERAY, dont par exemple : Ekaterina Lanceray (née Benois, épouse du sculpteur Eugène Lanceray), ses filles Zinaïda SEREBRIAKOVA et Ekaterina Lanceray (épouse Zelenkov), ses nièces Anna et Elena Benois (filles du critique d’art et artiste Alexandre Benois), Nadezhda Benois (épouse Ustinov et fille de l’architecte Leonti Benois), Camilla Benois (fille de l’aquarelliste Albert Benois), ou encore Maria Benois (née Spack, épouse d’Albert Benois). Ainsi, dans ce livre, apparaît un évident attachement de l’auteur à ses propres racines et aux influences artistiques au sein même de la famille Benois Lanceray Serebriakoff ; de plus, le livre a été édité pour le centenaire de la grand-mère de l’auteur, l’artiste-peintre Elizaveta Pavlinova (née princesse Obolensky, 1922-2003), tandis que la couverture affiche le portrait de son arrière-arrière-grand-mère, la comtesse Maria Cheremeteff, peint en 1898.
En-dehors de la famille, le livre présente plus de 200 femmes peintres, avec leurs courtes biographies, leurs autoportraits et portraits, ainsi que quelques articles, extraits, citations et témoignages d’historiens, diplomates et artistes d’époque. Commençant par l’influence des Impératrices et des Grandes-Duchesses exercée sur la vie artistique de tout l’Empire, l’auteur s’intéresse également au rôle des artistes venues de l’étranger (de France, de Suisse, d’Allemagne, d’Ecosse, etc.) à Saint-Pétersbourg dès le XVIIIe siècle, aux différences des écoles d’art pétersbourgeoises et françaises, et à l’ambition des premières femmes peintres qui a conduit ensuite à un art original et à la fameuse avant-garde russe.
Bien que toutes les œuvres d’art citées datent d’avant 1917, l’auteur souligne le destin souvent tragique que ces femmes peintres ont connu après avoir été confrontées à la révolution de 1917 : certaines sont restées dans le pays avec de nouvelles doctrines ou en isolement, d’autres sont parties en émigration involontaire ou se sont trouvées définitivement séparées de l’ancien pays, devenues de célèbres artistes françaises, suisses, belges, anglaises, américaines, etc.