Serebriakova et l’exposition « Maestras » au musée Thyssen-Bornemisza

31 octobre 2023

La Fondation Sérébriakoff est heureuse de prêter une toile de Zinaïda Serebriakova – La Toilette russe (peinte à Paris, en 1926, huile sur toile, 138 x 90 cm) – pour l’exposition « Maestras » (Femmes Peintres), qui a lieu actuellement au musée Thyssen-Bornemisza, à Madrid, du 31 octobre 2023 au 4 février 2024. https://www.museothyssen.org/exposiciones/maestras

L’exposition présente près d’une centaine d’œuvres d’art de mains de femmes de la fin du XVIe siècle à la première moitié du XXe siècle, et notamment les œuvres d’artistes telles que Artemisia Gentileschi, Angelica Kauffmann, Clara Peeters, Rosa Bonheur, Mary Cassatt, Berthe Morisot, María Blanchard, Zinaïda Serebriakova, Natalia Goncharova ou Sonia Delaunay, qui ont su développer leurs talents et ambitions artistiques exceptionnelles en dépit des contextes socio-culturels et historiques. L’un des tableaux de l’exposition, La Toilette russe, a été peint par Zinaïda Serebriakova, en 1926, lorsque l’artiste se trouvait déjà en émigration involontaire à Paris. C’est avec une certaine nostalgie qu’elle s’était tournée vers le sujet dont elle avait la prédilection durant les heureuses années d’avant la révolution de 1917, et tout particulièrement durant les étés passés dans le domaine familial des Lanceray, Neskoutchnoïe, où elle peignait des paysages et des paysannes qui posaient pour elle dans les villages avoisinants.

D’après l’une des récentes monographies sur l’œuvre de Serebriakova, « les années 1911-1913 ont été très productives en termes de sa création artistique. Serebriakova expérimente beaucoup avec la composition, la couleur, les effets complexes de l’éclairage. Comme Valentin Serov dans sa dernière période, Zinaïda recherche de nouvelles possibilités d’expression artistique aux différentes techniques. … Et lorsqu’on regarde l’un des premiers nus peints par Serebriakova, La baigneuse  (1911), les analogies sont nombreuses avec l’art classique, allant des statues antiques aux tableaux d’Alexeï Venetsianov. … En 1912, l’artiste conçoit sa première composition à figures multiples, Le Bain, dans laquelle elle continue d’étudier le nu. Son esquisse de 1912, avec la courbe complexe de la figure de gauche, traduit de manière surprenante la plasticité du corps féminin ; et la partie droite de la composition, avec la jeune fille se versant de l’eau, est beaucoup plus dynamique et plus impressionniste dans son exécution. Cette dissonance entre les deux moitiés de la composition a peut-être forcé l’artiste à y revenir en 1913, l’année d’achèvement d’une autre version du tableau, peinte dans son atelier à Saint-Pétersbourg, sur l’île Vassilievsky. En 1926, c’est à Paris que Serebriakova reprendra le thème du bain russe » (Pavlinov Pavel, «Zinaïda Serebriakova. Le Monde de son Art», éd. Slovo, 2017, 431 pages).

La Toilette russe représente, au premier plan, une femme nue debout tenant une bassine et des branches de bouleau ; une seconde assise, de dos, se tordant les cheveux; au second plan, une femme debout, un linge sur les hanches ; et à l’arrière-plan, deux femmes debout se lavant. Le tableau mesurant 138 x 90 cm, constitue la partie centrale d’un triptyque, dont les deux parties latérales, 138 x 60 cm chacune, représentent deux femmes debout tenant un baquet, l’une de face, et l’autre, de dos.